Le mois de septembre 2024, souvent associé à la reprise du travail, peut entraîner une baisse de motivation, des craintes ou même une profonde tristesse.
Face à une humeur déclinante ou à une difficulté de santé mentale persistante, une journée de travail peut sembler insurmontable.
Et si on pouvait simplement rester chez soi lorsque la situation l’exige ? C’est la promesse qu’a faite un patron chinois à ses employés. Le dirigeant des supermarchés Pang Dong Lai a décidé d’accorder dix jours de congé par an pour les moments où ses employés ne se sentent pas à l’aise de se rendre au travail. Le « congé malheur ».
Un coup de publicité ?
« Je souhaite que chaque membre du personnel ait de la liberté, nous vivons tous des moments difficiles », déclare Yu Donglai, cité par The Independant. En France, une telle mesure serait-elle envisageable ? Existe-t-elle vraiment ?
« C’est assez surprenant, car le droit du travail chinois n’est pas réputé pour sa flexibilité », déclare Sandra Gallissot, fondatrice de juRISK rh, à Hyperlocalnews.fr. Pour cette spécialiste du droit du travail, cette proposition est « un coup de publicité ».
La différence entre la réalité de la majorité des employés chinois et cette proposition apparemment progressiste est surprenante. Même en France, un pays réputé pour avoir un droit du travail solide pour les employés, une telle mesure n’existe pas.
Existe-t-il un cadre juridique en France ?
En France, le seul cadre existant est celui de l’arrêt de travail. « Si un employé ne va pas bien, pour quelque raison que ce soit, il doit consulter un médecin », explique Sandra Gallissot, experte en droit du travail à Hyperlocalnews.fr. En d’autres termes, l’arrêt doit être justifié.
Le médecin peut prescrire un arrêt de travail dont la durée varie en fonction de la gravité de la maladie, qu’elle soit mentale ou physique. Il n’y a pas de « congé malheur » ou de repos en fonction de l’humeur. Sans faits objectifs, il est impossible de prendre des congés.
Le « congé malheur », tel que proposé par le dirigeant des supermarchés chinois, est une « initiative propre à l’entreprise ». « Quel serait l’intérêt de l’imposer à tous les employés alors que 80 % des entreprises du pays n’ont pas ou un seul employé ? », se demande la spécialiste du droit du travail.
De la flexibilité en cas de difficulté
Cependant, l’employeur peut faire preuve de compassion. L’employé qui ne peut pas se rendre au travail à cause de sa situation peut en discuter avec sa hiérarchie. « L’employeur peut s’adapter et proposer de prendre sur les congés ou les RTT.
La règle est ainsi établie dans le Code du travail : « C’est bien l’employeur qui fixe les congés, sur proposition de l’employé », précise Sandra Gallissot. Il faut donc favoriser le dialogue entre les deux parties.
Avant l’existence d’un cadre juridique pour le télétravail ou même pour les congés menstruels, certaines entreprises en France avaient déjà pris les devants. « Il est assez courant qu’un dirigeant propose des conditions de travail plus avantageuses que le cadre juridique », précise l’experte en droit.
À noter : si vous souffrez, des numéros d’urgence existent. C’est la première étape pour une prise en charge.
– Suicide Écoute : 01 45 39 40 00, tous les jours, 24h/24. Coût d’une communication locale. Ce service offre une écoute pour les personnes en grande détresse psychologique ou confrontées au suicide, ainsi que pour leur entourage ;
– SOS Suicide Phénix : 01 40 44 46 45, tous les jours, de 13h à 23h ;
– Numéro national de prévention du suicide : 3114.
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