À l’approche de la rentrée scolaire, la Fondation Gregory Pariente (GPFD) met en garde contre le risque que représente le retour à l’école pour des dizaines de milliers d’enfants asthmatiques. Pour information, on estime que près de 9 % des élèves scolarisés sont asthmatiques.
Et, « chaque année, on constate une augmentation des recours aux soins d’urgence pour l’asthme chez les enfants de moins de 15 ans au cours des deux semaines suivant la rentrée scolaire », affirme Santé publique France dans un point épidémiologique de septembre 2023.
Ainsi, d’après les données de l’agence sanitaire, en 2023, lors de la deuxième semaine de rentrée scolaire en France métropolitaine, les cas d’asthme chez les moins de 15 ans étaient en forte augmentation chez SOS Médecins (+94 %) et aux urgences (+217 %). Ce phénomène se répète chaque année.
Pourquoi cette augmentation des crises d’asthme ?
Quatre facteurs sont à l’origine de cette situation, comme le souligne la Fondation Gregory Pariente (GPFD).
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- L’exposition à des allergènes à l’école
Le Dr Frédéric le Guillou, pneumologue et président de Santé respiratoire France, indique que 90 % des enfants asthmatiques sont allergiques. « Si les acariens sont présents tout au long de l’année, leurs pics de reproduction ont lieu principalement en saison humide (mars-avril et septembre-octobre-novembre), d’où un risque de rechute à la rentrée chez les enfants asthmatiques allergiques aux acariens.
Chez ces enfants, la présence éventuelle de signes de rhinite allergique non contrôlée doit être évaluée, comme une congestion nasale permanente, un écoulement nasal (rhinorrhée)… », précise pour Santé Respiratoire France, le Dr. Flore Amat, pneumologue-allergologue à l’hôpital Robert-Debré à Paris. Autre allergène présent à l’école ? Les moisissures, qui favorisent également les crises d’asthme.
- Le retour des infections virales respiratoires à l’école
Les infections respiratoires, généralement causées par un virus, entraînent une infection des voies respiratoires, ce qui peut provoquer une crise d’asthme. Ces virus circulent toute l’année, mais surtout en automne et en hiver, et provoquent des épidémies lors du retour à l’école.
- Le non-respect du traitement pendant les vacances
En effet, les enfants et adolescents ont tendance à moins suivre leur traitement de fond pendant les vacances. Ce traitement, qui doit être pris toute l’année – des corticoïdes inhalés seuls ou en association avec des bronchodilatateurs à action prolongée –, diffère du traitement de la crise.
Sans respect du traitement, l’asthme n’est plus contrôlé et les crises peuvent survenir dès que les facteurs favorisants se manifestent. Ainsi, à la rentrée, avec le retour des allergènes et des virus, les crises se multiplient.
- L’exposition au formaldéhyde dans les salles de classe
Le formaldéhyde est utilisé dans la construction comme adhésif ou liant pour les charpentes, panneaux de fibres, contreplaqué… Cette substance a été étudiée par Santé publique France en tant qu’indicateur d’une exposition plus globale des élèves de 6 à 11 ans aux composés organiques volatils présents dans leur salle de classe.
Les résultats de l’étude, publiée en janvier 2024, sont sans équivoque : « près de 30 000 cas d’asthme pourraient être évités chaque année chez les enfants de 6 à 11 ans en réduisant les expositions au formaldéhyde par des actions de ventilation de l’air et près de 12 000 cas de sifflements (rétrécissement des voies respiratoires, ndlr) en éliminant la présence de moisissures visibles dans les salles de classe ».
Comment prévenir les crises d’asthme ?
Pour prévenir les crises de la rentrée scolaire, la fondation Gregory Pariente recommande notamment de faire attention aux signaux d’alerte d’un asthme qui n’est plus contrôlé, de reprendre le traitement de fond le plus tôt possible avant la rentrée et d’éviter autant que possible de partager les mêmes porte-manteaux ou de toucher les vêtements des autres.
Contre les substances volatiles et les moisissures, Santé publique France plaide notamment pour un meilleur système de ventilation à l’école, l’intégration de critères de santé dans le choix des matériaux et une meilleure aération des salles de classe.
« Enfin, les enseignants et surtout le personnel de l’infirmerie doivent être spécifiquement informés de l’asthme/allergie(s) de l’élève », conclut la GPFD.
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